Description
Le lieu-dit : le quartier de la « Manche d’Apiette » est en fait la rue du Castillon et une partie du chemin du Bon Dieu. Séparés par 2 lignes de chemin de fer, ils étaient reliés par 2 tunnels appelés « Les Ponts de Sintinelles ». Ceux-ci permettaient de se rendre aux charbonnages de l’Epette et 20 des Produits.
En ce début du XXe siècle, lorsque arrivait la semaine du 21 juillet, on débusquait « l’cauchette » et « on layot tout daller » pour la ducasse de l’Manche d’Apiette.
« Dins l’pâture Batisse Cafotin, on avôtmonté l’tourniquet Emile Capatte, d’sue l’coin l’marchand petotes friques éyé dins l’cour Fernand l’gros Picron et du Grand Bert l’fameuse balançoire de Pépée tchitte. In face du cabaret « Bibie » on montôt l’kiosque é l’paillet ».
Le programme était varié : crochet pour tous (Pharaon Houx et Vital du Major étaient dans le jury), bal, perche au savon, Rwage à l’biette, pièces en patois, crossage chez Pipine Gnolle et sur la prairie Émile Boudin, tir à l’arc… Tout le monde se rendait aux festivités avec sa chaise.
Lucia Six-q’mégnes et Carmagnolle del’ rue Picry fermaient leurs estaminets. Autour des tables, il ne manquait personne, les Peyette, Nisol, Fernand du Maquereau, Pipine Nonore, Sot Yvette, Bertha Canari, Marie du Château d’mon cul, Ringions, Alfred et Raoul du Grand Poussière, el’ marchande de rouge…
« L’jeudi au nuite, on é bié r’mafflé, mais on pinsot dja à l’ducasse de l’Grosse Cotte du mois d’aoute… »
Soure : article du journal de Quaregnon, texte de Monsieur Emile Grat. Périodique n°2 mai-juin 1986 page 5
Traduction :
- on débusquait « l’cauchette » et « on layot tout daller » : on retirait de sa cachette l’argent mis de côté et on dépensait tout.
- « Dins l’pâture Batisse Cafotin, on avôtmonté l’tourniquet Emile Capatte » : Dans le prés de Batisse Cafotin, on montait le tourniquet d’Emille Cappatte.
- » d’sue l’coin l’marchand petotes friques » : Sur le coin le marchand de frittes.
- « éyé dins l’cour Fernand l’gros Picron et du Grand Bert l’fameuse balançoire de Pépée tchitte » : Et dans la cour Fernand Le gros Picron et du Grand Bert la fameuse balançoire de Pépée tchitte.
- « In face du cabaret « Bibie » on montôt l’kiosque é l’paillet »: En face du café Bibie on montait le kiosque et le paillet.
- « L’jeudi au nuite, on é bié r’mafflé, mais on pinsot dja à l’ducasse de l’Grosse Cotte du mois d’aoute… » : Le jeudi soir, on était bien fatigué, mais on pensait déjà à la ducasse de la Grosse Cotte du mois d’août.