Description
Trop peu de gens savent que Quaregnon fut le berceau de l’un des maîtres de l’architecture contemporaine : Jacques DUPUIS dont l’ itinéraire culturel est jalonné de réalisations exceptionnelles et de distinctions nationales et internationales — dont le fameux Prix Horta, lui décerné en 1982.
Jacques Dupuis est né à Quaregnon dans une famille de médecins le 24 décembre 1914. Il est le sixième enfant de Charles Dupuis et Gabriele Watteyne. Après des humanités gréco-latines, il fréquente l’École nationale supérieure de la Cambre.
C’est à Quaregnon qu’il fera ses premières armes avec d’abord la chapelle de la clinique Saint-Alphonse sur le site de l’actuel domaine de la Roseraie) et ensuite en 1938, le Bourgmestre Georges Plumat fait appel à son talent pour construire le stade communal « Louis Piérard » à l’étude dès 1938 mais réalisé en 1952.
Entretemps, il conçut bon nombre d’habitations particulières, de bâtiments religieux, le port autonome à Liège, le cinéma Normandie et le Centre de Physique nucléaire à Mons… et de nombreuses maisons sociales, notamment à Wasmes, Malmédy et Quaregnon : car c’est une des caractéristiques de l’auteur, de ne pas réserver son art à une élite, intellectuelle ou financière.
La réputation internationale qu’il acquiert dès les années 50 va diversifier encore ses activités, dans l’espace et la forme. Citons pêle-mêle quelques réalisations : outre d’innombrables et toujours extraordinaires maisons particulières (dont celles des peintres CAMUS, BOULMANT, TYTGAT, SPINETTE, de l’écrivain Thomas OWEN), une demi-douzaine de pavillons de l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles, l’Institut Provincial pour aveugles à Ghlin, le Centre médical d’Hornu, la Station de Télécommunications spatiales de Lessive,…
Pourquoi un tel rayonnement de son œuvre, à la facture dit-on, si originale, si immédiatement reconnaissable ?
Ici les profanes laissent la parole au spécialiste, en l’occurrence le Professeur Barthélemy, de la Faculté Polytechnique de Mons, qui résume en quatre leçons la démarche de son ami Jacques DUPUIS.
- Refus de tout conformisme et recherche d’authenticité.
- Fonder ses capacités inventives sur une culture riche, pleinement intériorisée pour donner aux créations les meilleures chances de transcender le temps.
- Volonté de modeler les espaces et de créer librement les ambiances en parfaite conformité avec la personnalité de ses clients, que Dupuis étudiait pendant des mois avant la première esquisse.
- Respecter le site, y accrocher la construction sans brutalité, comme pour en souligner l’harmonie.
Jacques Dupuis s’éteint à Mons le 17 janvier 1984.
Sources : site de l’Administration communale de Quaregnon et article du Journal de Quaregnon de décembre 1987, périodique n°8 pages 16-17
